Ligier European Series : La « revanche » de Gillian Henrion, Champion Ligier JS P4 2022
Une chose est sûre, son entrée dans le monde de l'endurance n'est pas passée inaperçue ! Pour sa première saison à bord d'un sport-prototype, Gillian Henrion, 19 ans, a été intraitable face à ses concurrents. Au volant de la Ligier JS P4 #16 de Team Virage et en six meetings, le pilote lorrain s'est bâti un impressionnant palmarès avec 11 victoires, 12 pole positions et 10 meilleurs tours en course. Un superbe retour pour le jeune homme, dont la résilience a été mise à l'épreuve après une année d'interruption forcée en 2021.
Quelle est la première chose qui vous est venue à l'esprit lorsque vous avez su que vous étiez champion ?
C'est une réussite, une consécration. Le nombre d'années qu'on a passé à essayer de trouver les moyens financiers, de le faire de notre manière avec notre propre structure… Au final c'est une délivrance. Pour être honnête, on l'attendait depuis longtemps, on espérait que ça arrive et cette saison, tout s'est bien enchaîné. On a trouvé une bonne équipe, Team Virage, et ça a fonctionné.
Après être allé jusqu'en Formule 3, vous avez connu une année blanche en 2021. Pour votre retour dans la compétition, en Ligier European Series, vous avez signé une saison quasi parfaite avec 11 victoires sur 12 courses et toutes les pole positions. Est-ce qu'il s'agit d'une revanche pour vous ?
Oui, clairement. Ça n'a pas toujours été facile, depuis mes débuts. On a réussi à monter dans les échelons par nos propres moyens. Mais au bout d'un moment, on a dû arrêter la filière monoplace pour des raisons financières. Faire une année blanche, c'est franchement très, très dur. Je me suis concentré sur les études et ma condition physique, mais c'est aussi une année où je me suis dit : « Là, c'est peut-être ma dernière chance ». Et c'est également ce que je me suis répété au début de la saison. Alors forcément, réussir à faire ce qu'on a fait cette année, c'est une grande revanche. Surtout avec mon père qui me suit depuis le début. C'était juste incroyable.
Est-ce que vous vous attendiez à de tels résultats ?
Au début de la saison, je m'étais préparé pour. Après c'est le sport mécanique, donc on ne sait jamais. Mais je ne m'attendais pas à avoir autant de victoires et de pole positions. Mon objectif principal, c'était de gagner le championnat et les courses au Mans. Je ne peux être que satisfait, même si c'est vrai que j'aurais voulu gagner la course 1 à Spa-Francorchamps et faire le grand chelem !
Quelles sont vos plus belles victoires ?
Pour des raisons sentimentales, je dirais la course 1 au Castellet. Gagner la première course de la saison dans une nouvelle équipe… C'était juste top. Ensuite, même si ce n'est pas une victoire, je dirais la course 1 à Spa. Avec tous ces dépassements, du cockpit c'était dingue ! Finalement, c'est dans les courses qu'on ne gagne pas qu'on apprend beaucoup. J'ai été confronté à une autre situation et j'ai dû me donner à fond dans le dernier tour [lire l'article ici]. Même si je n'ai pas gagné, je la compte comme une réussite.
Qui vous a transmis la passion du sport automobile ?
Mon père. Quand j'étais tout petit, on regardait les Grand Prix de Formule 1 ensemble. De mes 6 ans, avec mon premier kart, jusqu'à maintenant, j'ai toujours été sur les pistes avec lui. Il m'a toujours soutenu, on travaille dur ensemble et c'est un peu mon héros. Cette année, pour le remercier, je l'ai invité sur le podium du Mans avec moi. Ca me tenait à cœur, je trouvais que c'était un beau cadeau et c'était vraiment du pur bonheur.
En 2023, vous roulerez en Michelin Le Mans Cup dans une Ligier JS P320. Comment vous projetez-vous ?
On va rester dans le même état d'esprit, qui est forcément de gagner. On verra bien les opportunités et comment ça se déroule, mais en tout cas ça reste l'objectif. Là où je trouve le plus de plaisir, c'est quand je roule. Alors évidemment sur le long terme, je voudrais pouvoir vivre de ma passion en tant que pilote professionnel. Mon but, c'est de continuer à évoluer en endurance jusqu'à arriver en catégorie Hypercar. Chez des grandes équipes, des grands constructeurs, ce serait juste le rêve.
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