Petit Le Mans 2016 : Ligier-Honda JS P2, MSR, Olivier Pla, un trio de choc !

Le WeatherTech SportsCar Championship et Petit Le Mans ont ouvert cette année leurs portes pour la première fois à la catégorie LMP3. Une Ligier JS P320 y a signé la première victoire de la catégorie. Cinq ans plus tôt, une autre Ligier, la JS P2, remportait la victoire dans la catégorie Prototype avec la #60 de l'équipe américaine Michael Shank Racing. Ligier devenait ainsi le seul constructeur depuis Ferrari en 1998 à gagner la même année les trois épreuves les plus exigeantes du territoire américain. C'était en 2016.

Les LMP2 françaises, issues deux ans plus tôt de la règlementation ACO, se battaient contre les DP, les Daytona Prototypes, ces prototypes aux allures de GT qui, depuis 13 ans, sillonnaient les circuits du Grand AM, puis de la série unifiée IMSA. Pour la finale du championnat sur le circuit de Road Atlanta, la Ligier-Honda JS P2 #60 de MSR semblait déjà la mieux placée. Mais elle devait également compter avec sa voiture sœur la Ligier-Honda JS P2 #2 de l'équipe américaine ESM.

Cette finale revêtait un caractère très particulier. Celui des adieux. 250^ème et dernier départ en catégorie Prototype avant plusieurs années pour l'équipe MSR qui en 2017 roulera en catégorie GTD. Dernière course de John Pew, pilote emblématique de l'équipe MSR, qui conclut sur le circuit de Road Atlanta sa longue carrière. Dernière épreuve pour les DP, les Daytona Prototypes qui l'année suivante allaient être remplacés par la nouvelle catégorie DPi. Dernière course aux Etats-Unis pour la Ligier JS P2. Autant dire que les enjeux étaient de taille. Après avoir gagné les deux courses mythiques des 24 Heures de Daytona et des 12 Heures de Sebring avec l'équipe américaine ESM, Ligier Automotive rêvait d'accrocher à son tableau de chasse d'outre-Atlantique la troisième grande épreuve, Petit Le Mans, « Petit » tout court le plus souvent pour le public américain.

La pole position remportée par Olivier Pla

A Petit, à la veille des qualifications, après avoir dominé les quatre séances d'essais du week-end, l'équipe MSR affichait une belle confiance, encouragée également par son succès à Laguna Seca et ses très belles performances à Daytona et Sebring. Le Français Olivier Pla était chargé de qualifier la voiture : « J'aimais beaucoup rouler à Road Atlanta et le circuit convenait très bien à La Ligier JS P2. La voiture avait été compétitive depuis le début du week-end et nous n'avions cessé de l'améliorer au cours des sessions. Nous devions saisir chaque opportunité qui se présentait et nous voulions être là à la fin pour nous battre pour la victoire. Nous n'avions rien à perdre. » Aussitôt dit, aussi fait. Olivier alignait un 1'13''061 et remportait la pole position avec presque ½ seconde d'avance sur le deuxième temps réalisé par une DP.

Le 1er octobre Olivier Pla s'élançait en tête bien décidé à remporter cette 19ème édition de Petit Le Mans, comme ses co-équipiers Ozz Negri et John Pew. Au bout de 10 heures de course, c'était chose faite, avec cerise sur le gâteau, le meilleur temps en course. Mais l'épreuve n'était pas allée sans son lot de tensions.

« La tension était à son maximum  »

« La course a été très intense, se souvient Olivier, avec des neutralisations et des safety cars, pas toujours au moment idéal ! Je me battais avec Pipo Derani, au volant de l'autre Ligier JS P2, la #2 d'ESM. Mes co-équipiers et moi on avait mené toute la course et au bout de 9 heures 40, tout a été à refaire. Il y a eu un départ de feu de voiture dans les stands et on a eu droit à une neutralisation. C'est le lot de ces courses à l'américaine où tout est toujours à recommencer. Ça ménage le suspense jusqu'à la fin, mais c'est très difficile à vivre dans le cockpit. La tension était à son maximum. Il a fallu rester très concentré sur le restart et prendre des risques dans le trafic pour arriver à creuser un écart. La voiture a été parfaite de bout en bout. Et j'ai franchi la ligne d'arrivée au bout de 10 heures de course avec moins de 4 secondes d'avance sur l'autre Ligier. Nous étions en tête à Daytona et nous avions dû abandonner sur casse moteur, et à Sebring nous avions fait la pole, mais nous avions eu un problème mécanique pendant la course. Cette victoire nous tenait particulièrement à cœur. »

« C'est notre plus belle victoire, enchérit Michael Shank, le propriétaire de l'écurie. Gagner une des trois plus grandes courses des USA ! Cette victoire a signifié beaucoup plus qu'une victoire. Elle a donné le ton de ce qu'est devenue notre équipe et a montré au monde du sport automobile qu'il fallait compter avec nous. Je dois beaucoup à Jacques Nicolet et à Ligier Automotive. Ils ont fait en sorte que nous ayons toujours ce dont nous avions besoin et toujours tenu leurs promesses. Ce qui est rare. Un grand merci à eux tous ! »

Victoires à Daytona, Sebring et Petit Le Mans

Au tour de Ligier Automotive de remercier MSR pour cette belle victoire qui a clôturé brillamment la saison 2016, portant à l'actif du constructeur français les trois plus prestigieuses courses du championnat, la même année ! Et un grand merci à ESM, qui avec sa deuxième place sur le podium offre un doublé à Ligier, après ses magnifiques victoires de Daytona et Sebring.

Ainsi s'est achevée l'ère des DP pour laisser la place aux DPi, les Daytona Prototypes International. Ligier Automotive se lancera dans la catégorie DPi. Brillamment, avec deux nouvelles victoires au général à Petit le Mans en 2017 et Sebring en 2018 ! Avant de s'engager dans la catégorie LM P3. Avec cette année les trois victoires dans les trois courses les plus prestigieuses, la belle aventure américaine continue pour le constructeur français.