« En Michelin Le Mans Cup, on peut passer de héro à zéro en quelques secondes », Gillian Henrion, Champion Ligier European Series JS P4
En août dernier à Aragon, Gillian Henrion, Champion JS P4 en titre de la Ligier European Series et pilote de la Ligier JS P320 #16 de Team Virage (avec Julien Gerbi), a signé son troisième podium de la saison en Michelin Le Mans Cup. Depuis sa victoire à Barcelone en avril en ouverture de championnat, le duo est en tête du classement provisoire. Alors que l'avant-dernière course de la saison à Spa-Francorchamps approche à grand pas, le jeune pilote fait le point sur sa première partie de saison.
Le jeune prodige français a démarré sa carrière en endurance en 2022 au sein du championnat Ligier European Series et au volant de la Ligier JS P4 #16 de Team Virage. Avec 11 victoires sur 12 courses, Gillian Henrion a écrasé la concurrence et remporté le titre de Champion JS P4 ainsi que la dotation réservée au(x) champion(s) : 150.000 € pour évoluer en Michelin Le Mans Cup sur une Ligier JS P320 la saison suivante*.
Avec deux victoires (Barcelone et Le Castellet) et une seconde place à Aragon, vous êtes en tête du classement provisoire depuis le début de la saison. Pouvez-vous nous résumer cette première partie de saison ?
Il y a eu des hauts et des bas, dont Le Mans où c'était vraiment la partie basse. Mais on a réussi à bien remonter les courses d'après, au Castellet et à Aragon. Le point à la mi-saison est quand même très bon et j'ai progressé sur tous les niveaux, aussi bien mentalement que dans mon pilotage. Cette première moitié de saison m'a déjà beaucoup fait grandir dans ma carrière de pilote.
Comment avez-vous évolué entre votre première course à Barcelone et votre cinquième course à Aragon ?
Je connais de mieux en mieux la Ligier JS P320, mais il me reste encore du travail au niveau du pilotage et de la compréhension de la voiture. Le problème, c'est qu'on s'entraîne très peu. Depuis Barcelone, j'ai dû faire deux ou trois tests. Ce n'est pas assez pour trouver mes limites avec la voiture. Il reste encore plein de choses à travailler. Quand je suis arrivé à Aragon, cela faisait un mois et demi que je n'avais pas du tout roulé, alors c'était un peu compliqué. Il a fallu récupérer le gap face aux autres pilotes qui avaient roulé lors d'essais privés ou dans d'autres championnats. Malgré tout, l'expérience que j'ai engrangée sur les trois derniers meetings m'a permis de continuer sur ma lancée et d'avoir de bons résultats (ndlr : deuxième place à Aragon).
Et au niveau du mental ?
L'année dernière en Ligier European Series, c'était toujours : « La victoire, absolument ». Cette année, je suis capable de me contenter de la deuxième ou de la troisième place pour les points au championnat. Je vois plus sur le long terme. En Michelin Le Mans Cup, on peut passer de héro à zéro en quelques secondes. J'essaie de travailler sur ce point et d'accepter de ne pas toujours être premier.
Vous avez réussi à bâtir un duo solide avec votre coéquipier Julien Gerbi. Comment avez-vous trouvé votre équilibre ?
Je ne pouvais pas rêver mieux comme coéquipier. Nous sommes tous les deux des compétiteurs dans l'âme. Nous avons tout de suite trouvé cette fibre. On essaie de se surpasser, de trouver les moyens d'être les plus rapides possible, de repousser nos limites au maximum. Julien fait toujours un travail merveilleux en première partie de course. Il a un rythme d'enfer. Ensuite, c'est à moi de terminer le job qu'il a commencé. On se connait depuis un peu plus d'un an maintenant et on sait de quoi on est capables. Julien a aussi beaucoup d'expérience en sport auto et particulièrement en endurance. Tous ses conseils sont bons à prendre. C'est lui, par exemple, qui m'a expliqué la philosophie avec laquelle je devais conduire la LMP3.
Jusqu'à maintenant, quelle a été votre course la plus difficile, mentalement comme physiquement ?
Aragon, je pense. Il faisait extrêmement chaud. C'était vraiment un sauna dans la voiture. Mentalement, ce n'était pas la course la plus simple non plus. Il a fallu se remettre dans le bain.
Que voudriez-vous améliorer ou développer pendant cette deuxième partie de saison ?
Il y a toujours des choses à travailler ! Je dirais améliorer mon rythme de course et aussi ma gestion de reprise de safety car. Savoir comment je peux maintenir les pneus à la bonne température et sans marbles (ndlr : débris de gomme sur la piste).
Il reste encore deux courses dans le calendrier. Comment gardez-vous la tête froide malgré votre avantage au classement provisoire ?
J'arrive à chaque course comme si c'était la première. Quand je suis arrivé à Aragon, c'est comme s'il n'y avait jamais eu de victoire à Barcelone ou au Castellet, ou de mauvaise performance au Mans. Quand j'arrive sur un circuit, je me focalise uniquement sur la course. Et c'est en fonction de ma position et de mon rythme en course que je vais commencer à penser au championnat. Mais si j'y pense avant le week-end, je vais me mettre une pression qui est inutile et qui m'empêchera de réaliser ce que je veux.
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* Depuis 2022, la Ligier European Series offre au(x) Champion(s) Ligier JS P4 une dotation de 150.000 € pour progresser en Michelin Le Mans Cup la saison suivante au volant d'une Ligier JS P320, ainsi qu'une dotation de 100.000 € pour le(s) Champion(s) Ligier JS2 R pour passer dans la catégorie Ligier JS P4 en Ligier European Series la saison d'après.