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Ses débuts en compétition

Jacques Laffite est venu tard au sport automobile. Il a 28 ans en 1971 lorsqu'il participe à sa première compétition. Longtemps resté dans l'ombre, aux côtés de son beau-frère Jean-Pierre Jabouille, dont il était le mécanicien, il rattrape le temps perdu et gravit très vite les échelons. Champion de France de F3 en 1973, il fait ses débuts en F1 chez Williams l'année suivante et il est sacré Champion d'Europe F2 en 1975 avec six victoires. A 33 ans il devient l'un des espoirs de la F1 française.

La rencontre de deux tempéraments

Début 1976 il sait saisir sa chance au cours d'une séance de tests mémorable. Guy Ligier tient à un pilote français pour piloter sa toute nouvelle F1, une Ligier-Matra 100% française. La concurrence dans ce domaine est rude mais ses chronos impressionnants lui valent le volant de la Ligier JS5. Les deux hommes se connaissent déjà. Ils ont partagé le baquet de la Ligier JS2 aux 24 Heures du Mans 1973. Ils sont faits pour s'entendre. Deux battants. Deux bons vivants. Et un pilote fougueux et précis qui force l'admiration et qui possède les trois qualités qui font la différence, la vitesse pure, le sens de la mise au point et des relations publiques. Guy Ligier ne regrettera jamais son choix et leur complicité en compétition va durer presque dix ans.

Une longue fidélité

En 1977 Jacques offre au constructeur sa première victoire en Grand Prix à Andestorp en Suède, puis une deuxième place à Zandvoort. C'est un bilan exceptionnel pour une deuxième année. En 1978 cependant les Ligier souffrent de la domination des Lotus. A l'issue de la saison McLaren fait une tentative auprès du pilote français. Sans succès. Dès le début 1979 aidé du moteur Ford Cosworth, il impose la Ligier JS11 et mène le championnat. Il remporte le Grand Prix d'Argentine et avec Patrick Depailler, le pilote de la deuxième voiture, ils réalisent un doublé fabuleux aux Grand Prix du Brésil. Malheureusement le Championnat du Monde lui échappe. Des problèmes de fiabilité le relèguent en quatrième position. Une place qu'il occupera également les deux années suivantes, toujours à cause de divers manques de fiabilité et malgré une magnifique victoire sur la Talbot Ligier JS17 sous une pluie torrentielle. Le pilote assure souvent le spectacle, il est l'homme des départs fulgurants et des remontées époustouflantes, ce qui lui vaut un énorme capital sympathie auprès du public et contribue à la popularité de la marque française. 1982 est une année décevante, voire décourageante et Jacques Laffite fait une tentative chez Williams. Il n'y reste que deux ans et revient bien vite dans l'écurie familiale en 1985. 1986 s'annonce bien avec deux podiums avec la Ligier à moteur Renault mais sa carrière de pilote F1 va s'arrêter brutalement à Brands Hatch. Victime d'une collision en chaine, la JS27 termine dans le mur. Jacques Laffite souffre de multiples fractures aux jambes et au bassin. Mais il est vivant. Après une longue rééducation, on le verra évoluer en DTM et en endurance, notamment aux 24 Heures du Mans.

Un pilote très populaire

En 1997, de pilote il devient consultant pour TF1 et commentateur de Grands Prix qu'il anime avec un ton très personnel jusqu‘en 2012. Il continue ensuite sur Eurosport. Ce sportif éclectique qui aurait aussi bien pu faire carrière dans le tennis ou le ski se consacre aussi à son autre passion, le golf. Et reste toujours très proche de son ami Guy. Au total il aura pris le départ de pas moins de 176 Grands Prix dont 132 pour Ligier. Il compte six victoires, 32 podiums et sept pole positions. Il reste le pilote français le plus populaire de son temps.